samedi 21 avril 2012

Les gens de mon pays


Quand on est républicain, qu’on a le bien commun à cœur et que la collectivité alimente un désir de dépassement, les dernières années politiques sont tout simplement dégoûtantes. Un gouvernement corrompu, des démissions de ministres pour des raisons douteuses, un Premier ministre méprisant face aux mouvements sociaux et une méfiance face aux institutions publiques constituent une toile de fond sombre et décourageante.

J’ai un remède (avant la grande purge électorale) pour me guérir de tout ça. C’est assez simple quand on y pense. Je regarde près de moi les réussites sociales, culturelles et économiques des Québécois. Par exemple, connaissez-vous Kim Nguyen ? Savez-vous ce que fait H2O Innovation ? Et l’histoire fantastique de Coup de main à domicile ?

Quand mes leaders ne m’inspirent plus, mon peuple prend admirablement la relève. Quand ceux qui nous dirigent sont petits, je regarde mes semblables et je me rappelle que je suis grand. Je sais alors pourquoi je ne baisserai jamais les bras devant mes responsabilités citoyennes. « Je vous entends parler et j'en ai danse aux pieds et musique aux oreilles.» 


vendredi 20 avril 2012

Les Bonnes


C’était soirée de théâtre hier. Avec mes filles et mon amoureuse, nous sommes allés voir Les Bonnes. C’est l’histoire de deux femmes qui tentent de monter un coup pour venir à bout de leurs maîtres. Il s’agit d’une pièce remarquable où la lourdeur et le mal de vivre des servantes font contraste avec la légèreté et la frivolité de la maîtresse. Les interprétations sont justes et la mise en scène subtile mais efficace. En résumé, ce fut une belle soirée en belle compagnie.

J’aime bien le théâtre. J’adore le moment où la salle bruyante tombe dans le silence et la noirceur pour quelques secondes avant que le rideau se lève et que la lumière de la scène et les voix des comédiens viennent prendre toute la place. On entre dans un monde parallèle. Un monde où l’imagination du spectateur se mélange avec la créativité du metteur en scène.

Un jeudi qui met admirablement la table à ce vendredi. Comme chanson du vendredi, je vous proposerai donc une chanson qui parle des maîtres et des serviteurs. Le problème c’est qu’avec une écoute de deuxième niveau, on peut comprendre qu’on y parle de jeux sexuels particuliers. Cependant, comme c’est vendredi, je me dis que le sexe accompagne très bien le Chardonnay


jeudi 19 avril 2012

Mazel tov !


En cette journée de Yom HaShah, j’ai une anecdote outremontaise typique.  Je me rappelle de la première fois où j’ai écouté I Gotta Feeling des Black Eyed Peas . Quand j’ai entendu le fameux groupe crier Mazel tov (2 :03) je me suis mis à rire. Mes filles m’ont alors demandé pourquoi je riais. Je leur ai expliqué que Mazel tov était certainement la dernière chose que je croyais entendre dans une chanson pop hip-hop. Du coup, j’ai dû expliquer ce que voulait dire ce mot juif. Rapidement, je leur ai dit que c’est ce que l’on cri lors d’un mariage après que le marié ait brisé son verre avec son pied pour lui dire bravo. Du grand « Johnypédia » à l’œuvre…

 Vous devez savoir que je vis dans un quartier où la communauté juive hassidique est omniprésente. Ainsi, ce qui devait arriver arriva. Un matin, alors que nous nous marchons vers ma voiture pour partir pour l’école, ma plus jeune et moi entendons un fracas de vitre. Quelqu’un, un juif hassidique de l’autre côté de la rue, venait d’échapper un vase ou quelque chose comme ça. Instantanément, ma fille cria un retentissant MAZEL TOV! Vous auriez dû voir la face du monsieur. Mieux encore, vous auriez dû voir la mienne. Je pense avoir vu un sourire dans la figure de l’homme, mais je ne pourrais jurer. Chose certaine, les sourires étaient présents de notre côté de la rue.


mercredi 18 avril 2012

Un rebelle de Sorel


Je commence à voler de mes propres ailes dans mon exploration musicale vers la première moitié des années 80. The Police sera mon premier réel coup de cœur. Au même moment, ma copine de l’époque me fait découvrir la musique francophone. D’abord Francis Cabrel, puis Paul Piché et enfin Richard Seguin. Je pense alors que j’écoute de la musique nouvelle avec des artistes de mon temps.

Un jour, quand je fais jouer tout bonnement ma cassette de musique franco dans le salon et que ma mère me dit « monte le son, j’aime bien ce chanteur », je comprends que j’écoute des artistes de son temps. Pire, je réalise que j’écoute SA musique. Malheur, ils sont partout!!!  Marjo, Pagliaro, Charlebois, Offenbach et Jerry…Pas moyen d'écouter du francophone que ma mère déteste.

Heureusement Indochine, Les Rita Mitsouko et plus tard Jean Leloup et Les Colocs viendront à ma rescousse. Je pourrai enfin écouter de la musique et entendre ma mère me dire « baisse le son ». Je pourrai enfin être un vrai jeune, un vrai rebelle... de Sorel !!!

J’avoue cependant que du bon vieux Richard Séguin, même si ma mère l’aime bien aussi, ça s’écoute encore toujours assez bien. Je suis maintenant assez vieux pour l’admettre.



mardi 17 avril 2012

De la musique dans le tapis


J’étais en auto hier pour un aller-retour à Gatineau. Travail oblige. Je suis assez pépère pour ce qui est de ma vitesse sur les grandes routes. En d’autres mots, je ne roule pas avec l’accélérateur dans le tapis. Cependant, tapis pour tapis, je préfère mettre le volume de la radio dans le tapis. Je vous ai déjà dit que l’automobile était un endroit idéal pour écouter bruyamment la musique. Si vous n’avez pas de voiture, une bonne paire d’écouteurs peut aussi faire le travail. Ne pensez pas que c’est vraiment plus économique...

Hier donc, sur la route, je me suis fait plaisir et j’ai écouté de la musique électronique. Pas n’importe quelle musique électronique, du Skrillex. Personnellement, j’appellerais ça du « hard electronica ». J’adore la musique qui transpire une certaine forme de virulence ou de furie. La musique avec des petits sons d’oiseaux qu’on entend dans les spas où les endroits conçus pour une certaine zenitude, ça me tombe sur les nerfs. Ce qui me relaxe, c’est l’impétuosité musicale. Du Skrillex dans le tapis, c’est comme une journée au Scandinave. Et croyez-moi, c’est vraiment plus économique…


lundi 16 avril 2012

Traduction


J’aime bien m’arrêter et écouter les paroles des chansons. Certains textes sont vraiment inspirants. Mes filles commencent d’ailleurs à me demander ce que certains passages de leurs chansons préférées signifient. Je suis le traducteur officiel de la maison. Comme elles écoutent de la musique populaire, elles sont souvent déçues de ce que le chanteur raconte. Comme elles écoutent aussi du hip-hop, elles sont souvent étonnées d’entendre autant d’insanités.

Je vous proposerai donc des traductions de chansons parfois inspirantes, parfois insignifiantes, mais j’espère toujours intéressantes. J’ajoute ainsi un autre thème récurrent, celui de « traduction ».

Ma traduction du jour, un texte fort inspirant de Matt Johnson de The The que j’écoutais quand j’étais au secondaire. Dans la chanson « Heartland » on y parle de la Grande-Bretagne  des années 80 qui s’américanise. Quand on s’arrête aux paroles, il est facile de penser au Canada actuel. En voici quelques passages.

« Voici le pays où rien ne change. Le pays des bus rouges et des bébés au sang bleu. C'est l'endroit, où les retraités sont violés et les personnes coupées de l’aide sociale. Laissez les pauvres boire le lait tandis que les riches mangent le miel. Laissez les clochards compter leurs bénédictions, alors que les riches comptent l'argent. » 

« Tellement de gens ne peuvent pas exprimer ce qu'elles ont en tête. Personne ne les connaît et personne ne les connaîtra jamais, jusqu'à ce que leurs dos soient brisés et leurs rêves volés et qu’ils ne peuvent obtenir ce qu'ils veulent, alors ils seront furieux.Eh bien, ce n'est pas écrit dans les journaux, mais c’est écrit sur les murs, la façon dont ce pays est divisé. Alors, les grues se déplacent dans le ciel pour essayer d’assommer cette ville, mais les taches sur la patrie ne peuvent jamais être nettoyées dans ce pays, qui est malade, triste et confus. »

« Les munitions ont été distribuées, et les seigneurs ont été priés, mais les guerres dans les télévisions ne seront jamais expliquées. Tous les banquiers commencent à suer sous leurs cols blancs, au moment où la livre dans nos poches se transforme en dollar. C'est le 51e état des États-Unis. »





dimanche 15 avril 2012

La force de Butch Bouchard


La chanson de Pierre Létourneau « Maurice Richard » commence avec la phrase suivante : « Quand sur une passe de Butch Bouchard y prenait le puck derrière ses goals ». Je comprends qu’on chante la gloire du célèbre numéro 9, mais on y chante aussi le triomphe des « Canadiens-français » dans ce sport contrôlé par les Anglais à Toronto.

Émile « Butch » Bouchard est décédé hier. Ce grand défenseur des Canadiens de Montréal était plus que celui qui faisait des passes à Maurice Richard. C’était aussi celui revendiquait avec force le respect des dirigeants à l’égard des joueurs.

Malgré une fiche impressionnante et des années de service plus que remarquables, il sera boudé par le CH. Son sens des affaires et son penchant affirmé pour les « Canadiens-français » feront de lui une réelle bête noire pour un establishment méprisant. Ce n’est pas pour rien qu’il attendra si longtemps avant de voir son chandail retiré et hissé parmi les autres grands héros qui ont animé les samedis soirs des Québécois.

Le sacre de Butch Bouchard en fut un du peuple, car ce sont des milliers de Québécois qui se sont mobilisés pour revendiquer que leur héros soit traité comme tel par le club de hockey.
Dans notre histoire, nous avons des Maurice Richard, mais nous avons aussi des Butch Bouchard. La passion des uns ne peut inspirer tout un peuple sans la force des autres.