Le choix du local électoral n’est pas une mince affaire. Il
doit se trouver sur une artère principale de la circonscription. Se situer au
premier étage pour être bien visible. Être assez grand pour recevoir les
bénévoles et le matériel de campagne. Idéalement, on doit y retrouver un espace
sanitaire. Finalement, tout ceci doit pouvoir se louer pour une quarantaine de jours
et ne pas être trop cher pour ne pas manger son budget électoral.
Quand ça commence à sentir les élections, on fait le tour
des commerces en prenant en note les locaux qui sont désaffectés. On appelle
les proprios pour y faire une visite des lieux. On tente d’avoir une entente
préalable pour réserver d’avance les plus beaux locaux. On se croise les doigts
pour que le local soit encore disponible le jour du déclenchement. On espère
aussi que le proprio soit un homme de parole.
Après le déclenchement, on tente de savoir où sont situés
nos adversaires. On analyse le tout et l'on finit par se dire que nous avons,
après l’affichage, gagné une deuxième bataille, celle de l’occupation du
territoire. On invite les militants et les journalistes pour effectuer
l’ouverture officielle du local. On invite alors les citoyens à venir nous
voir. Y’a toujours du café et des biscuits… pour ceux qui donnent un coup de pouce.