Je dis ça comme ça, mais je pense que ça ne sent vraiment
pas bon du côté des compagnies de services informatiques. Je comprends qu’on
peut avoir une explosion de coûts, mais passer de 89 millions à 1 milliard pour
des projets d’informatisation du gouvernement me semble assez énorme. Nous ne
sommes plus dans l’explosion, mais bien dans le Big Bang originel.
Et si la nouvelle de cette semaine n’était pas en fait
qu’un Big Bang se trouvant à l’origine d’une réflexion profonde sur une
industrie où la corruption et la malversation seraient tout aussi présentes que
dans les firmes de communication (Commission Gomery) ou dans l’industrie de la
construction (Commission Charbonneau)? Il n’est pas rare qu’une première
nouvelle tombe juste pour en placer d’autres qui suivront.
Une chose est certaine, le gouvernement, même si ça semble
lui arriver toutes les semaines, n’aime pas avoir l’air fou. Autant il ne semble
pas posséder les ressources internes pour soutenir de façon autonome ses projets ou contre évaluer les
propositions des ressources externes, autant il semble déployer sans compter
toutes les ressources nécessaires pour laver sa réputation et jeter le blâme
sur ceux et celles qui l’ont floué.
Si les compagnies de services informatiques s’ajoutent aux
firmes de communication et aux bureaux d’ingénieurs, nous devrons comprendre
une chose : tous semblent profiter du capharnaüm gouvernemental pour
grossir les factures et siphonner à l’os les deniers publics. La question qui restera à se poser sera la
suivante : À quand une commission d’enquête sur la fonction publique, sa
gouvernance et sa désorganisation ?