Quelle hypocrisie de voir toutes les personnes s’indigner
devant le rituel musulman du sacrifice du mouton. Comme si cette pratique était
plus barbare que ce qui se passe dans nos abattoirs industriels. Soyons
honnêtes, nous ne voulons juste pas voir par quelles atrocités passent les
animaux avant de se retrouver dans nos assiettes.
Certains disent que ce n’est pas le rituel le problème, mais
bien que tout ceci se fasse en présence des enfants. Dans quel Québec vivent les
gens qui disent de telles choses? Issu d’une famille de chasseurs et de
pêcheurs, je peux dire que dès mon très jeune âge j’ai appris, en regardant mon
père et mes oncles, comment prendre une perchaude et en faire des filets et comment
débiter un chevreuil pour maximiser la viande et éviter les maladies. Je ne
sais cependant pas comment plumer un canard, mais mes tantes sont excellentes
pour cette tâche. Suis-je issu d’une famille de barbares ?
Je me souviens de ma première journée de pêche avec mes
filles. Quand fut arrivé le moment de préparer les poissons, je les ai invitées
à venir me voir faire. Les yeux ronds comme des dollars, elles me regardaient
prendre mon couteau de pêche et transformer leurs prises en filets. Je suis convaincu que ce rituel de la
préparation des poissons ajoute un aspect très instructif pour des enfants qui
pensaient jusqu’à ce moment que la viande provenait de l’épicerie. Vous auriez
dû voir les yeux qu’elles avaient quand elles ont vu dans leurs assiettes les
perchaudes qu’elles avaient elles-mêmes pêchées.