« Quand M. Parizeau parle, on écoute. » Cette
phrase est certainement une de celles que j’ai entendues le plus souvent quand
je militais au Parti Québécois. Personnellement, je n’ai jamais fait grand cas des
propos de Monsieur. J’ai toujours eu plus d’accointances avec Lucien Bouchard.
Cependant, quand M. Bouchard ajoute sa voix à celle de M. Parizeau, il me
semble que nous devrions tous écouter.
Ce qui me fait le plus réfléchir dans les sorties de
nos deux anciens premiers ministres souverainistes, c’est leur inquiétude à
propos d’une distance qui semblerait s’élargir entre le Parti Québécois et les
communautés culturelles. (même M. Landry a ajouté son inquiétude à ce sujet) Cette
situation profiterait au gouvernement fédéral et aux fédéralistes qui se
placent dans ce débat comme ceux qui offrent une certaine ouverture d’esprit et
une réelle main tendue aux nouveaux arrivants.
Nous savons pourtant qu’il en est rien. Les Canadiens et les fédéralistes ne sont pas plus ouverts d’esprit que les souverainistes
québécois. Les fédéralistes n’ont pas plus à cœur l’intégration des immigrants
que les souverainistes. Au contraire, les fédéralistes ont d’abord et avant
tout à cœur l’unité canadienne. C’est cette volonté qui est la base de leurs
relations avec les immigrants. Tous savent que ces derniers constituent un
élément clé dans la victoire ou la défaite lors d’un référendum sur la
souveraineté. L’immigrant n’est donc pour les fédéralistes qu’une marchandise
électorale et référendaire.
Ne bousillons donc pas la réelle ouverture de la société
d’accueil québécoise et ses immigrants en allant trop rapidement dans nos
changements sociaux (aussi justifiés puissent-ils être). Ainsi, quand certaines
personnes pensent que MM Parizeau et Bouchard nous disent que la charte va trop
loin, ce que je comprends, c’est que le gouvernement semble aller trop vite.
Avancer lentement dans ce dossier avec de large consensus serait plus
profitable pour tous que d’aller rapidement sur la base d’une profonde
division.