mercredi 18 septembre 2013

Brasse-camarade autour de la charte.

Si vous pensez que les souverainistes se déchirent sur la question de la charte des valeurs, c’est que vous ne regardez pas attentivement les progressistes. En effet, un déchirement assez important se produit en ce moment au sein de la gauche québécoise. Les intellectuels, leaders syndicaux et représentants d’organismes communautaires sont loin d’être tous sur la même longueur d’onde lorsque vient le temps de parler de cette fameuse charte.

J’étais dans une réunion où des représentants de tout ce beau monde étaient présents et quand nous avons abordé la question de la charte, outre les questions de fond, les accusations à l’endroit de certains porte-parole de gauche anti-charte se faisaient entendre. La plus savoureuse fut certainement celle-ci :
« Après la « gauche-caviar » qui vit dans des maisons inabordables du Plateau Mont-Royal et qui porte la cause ouvrière que dans les salons de thé, nous avons maintenant une « gauche-tajine » qui, dans le confort de son terroir, donne des leçons de pluralisme et d’ouverture en faisant passer les sympathisants de la charte pour des racistes et des xénophobes. »
On appelle ça du brasse-camarade mes amis!

Je demeure convaincu que la discussion doit se faire sur le fond de la question et non sur les individus qui font valoir leurs opinions. Que nous devons nous en tenir au texte et à ce qui est dit plutôt que de prêter des intentions au gens qui participent aux échanges. Cependant, force est de constater qu’un débat qui prend racine dans les idéologies (tant religieuses, politiques qu’économiques) possède une part importante d’irrationnel qui donne de drôles de couleurs à la discussion.

Pour le reste, j’ai trouvé une recette de tajine au caviar d’aubergine (aubergine du Québec il va sans dire). Je pense que je vais me faire ça en fin de semaine.


mardi 17 septembre 2013

Les Davids contre Goliath

Message aux propriétaires d’entreprises prospères; vous n’êtes pas le patron tout puissant que vous pensez être. Vous prenez des dizaines de décisions par jour, avez le sens des affaires et possédez l’audace de faire vivre et grandir une entreprise. Vous savez que certaines décisions sont difficiles et que dans un contexte de compétition féroce, la pitié doit souvent passer après la détermination dans l’échelle de vos valeurs. Faites gaffe, vous devez maintenant savoir que les petits Davids que sont vos employés, compétiteurs et clients ont trouvé plus puissant qu’un syndicat, un avocat ou la protection du consommateur pour faire valoir leurs droits; ils ont maintenant les réseaux sociaux. Moins prévisibles, moins systématiques que les traditionnelles organisations de défense de droits, les réseaux sociaux sont cependant impitoyables.

Alors, que vous soyez un magnat de la restauration ou que votre entreprise soit une véritable oasis de profits pour vos actionnaires, vous n’êtes pas à l’abri d’une erreur de jugement, d’un excès de zèle de vos administrateurs ou d’une incompétence sociale de vos services juridiques. Et quand vous frappez sur un petit David du haut de votre stature de Goliath, n’oubliez pas que ce que tient David dans sa main et qui lui sert de fronde est aujourd’hui un téléphone intelligent. Il s’en servira pour se connecter sur les réseaux sociaux et soulèvera l’indignation de tous les autres Davids. Tous ensemble, ils seront mille fois plus grands que vous. Vous aurez beau dire que vous avez raison –à la limite, vous pouvez peut-être même avoir raison dans les faits- peu importe, contre Goliath, David aura toujours raison.

Outre invoquer une mauvaise communication de votre message ou une mésinterprétation de votre action, votre seule chance de rester en vie réside entre deux options : Ou bien vous reconnaissez la faute et faites un mea culpa;  ou bien vous tentez de renverser les rôles et expliquez que le Goliath des médias sociaux s’en prend à vous, un honnête entrepreneur nommé David. Mille fois contre une, je vous conseillerai la première option.