Si vous pensez que les souverainistes se déchirent sur la
question de la charte des valeurs, c’est que vous ne regardez pas attentivement
les progressistes. En effet, un déchirement assez important se produit en ce
moment au sein de la gauche québécoise. Les intellectuels, leaders syndicaux et représentants d’organismes communautaires sont loin d’être tous sur la même
longueur d’onde lorsque vient le temps de parler de cette fameuse charte.
J’étais dans une réunion où des représentants de tout ce
beau monde étaient présents et quand nous avons abordé la question de la
charte, outre les questions de fond, les accusations à l’endroit de certains
porte-parole de gauche anti-charte se faisaient entendre. La plus savoureuse
fut certainement celle-ci :
« Après la « gauche-caviar » qui vit dans des maisons inabordables du Plateau Mont-Royal et qui porte la cause ouvrière que dans les salons de thé, nous avons maintenant une « gauche-tajine » qui, dans le confort de son terroir, donne des leçons de pluralisme et d’ouverture en faisant passer les sympathisants de la charte pour des racistes et des xénophobes. »
On appelle ça du brasse-camarade mes amis!
Je demeure convaincu que la discussion doit se faire sur le
fond de la question et non sur les individus qui font valoir leurs opinions. Que
nous devons nous en tenir au texte et à ce qui est dit plutôt que de prêter des
intentions au gens qui participent aux échanges. Cependant, force est de
constater qu’un débat qui prend racine dans les idéologies (tant religieuses, politiques qu’économiques)
possède une part importante d’irrationnel qui donne de drôles de couleurs à la
discussion.
Pour le reste, j’ai trouvé une recette de tajine au
caviar d’aubergine (aubergine
du Québec il va sans dire). Je pense que je vais me faire ça en fin de
semaine.