Je me rappelle d’avoir quitté le confort de ma cuisine
équipée pour participer à titre de député à la Nuit des sans-abris. Une nuit complète passée dans une tente
installée au milieu du centre-ville de Joliette. Maudit que j’ai eu froid… et nous étions
seulement au mois d’octobre. Je me
rappelle aussi du bain chaud dans lequel j’ai mariné pendant une heure pour
faire sortir tout ce froid que j’avais dans les os.
J’ai vécu cette nuit blanche et froide en me disant que le
lendemain ce serait fini. C’était tout
ce qui me permettait d’endurer la sévérité des éléments. J’ai donc été
sensibilisé à moitié, car jamais je ne saurai quel est véritable l’état
d’esprit des gens qui vivent la rue au quotidien. De plus, dans la tente du
centre-ville, j’étais loin de la violence et de la survie.
J’ai toujours été choqué du traitement que nous réservons à
tous ces exclus. Des êtres humains comme vous et moi que nous laissons totalement pour
compte. Aujourd’hui, plus que toutes les autres journées de l’année, j’ai une
pensée pour eux.