samedi 9 novembre 2013

Nouvelles d'Outremont

Ironique la vie. Alors que je suis un des rares analystes politiques à avoir maintenu que nous n’irions pas en élection générale au Québec avant les fêtes, je me retrouve à devoir aller voter le 9 décembre prochain dans le cadre d’une élection complémentaire dans ma circonscription, celle d’Outremont.

Avec Thomas Mulcair comme député fédéral et chef du NPD, nous nous retrouverons, après l’élection de Philippe Couillard, avec un autre chef dans la circonscription. Deux anciens collègues du cabinet de Jean Charest seront donc députés de cette magnifique circonscription. Je ne pavoise pas tant que ça. Nous aurons deux chefs, mais ce seront des chefs d’opposition.

Je cède la victoire à Philippe Couillard car il n’y aura pas de candidat du Parti Québécois ni de la Coalition Avenir Québec. Une courtoisie que je respecte au plus haut point, mais qui me place dans l’embarra par rapport à mon comportement d’électeur, moi qui ne veut pas voter pour le chef du Parti Libéral. J’ai comme un petit problème avec le monsieur.

Voyez-vous, M. Couillard, alors qu’il n’est pas encore élu dans Outremont, annonce déjà qu’il sera candidat dans Roberval pour la générale. Ainsi, après Mont-Royal en 2003 et Jean-Talon en 2007 et 2008, ce dernier est aujourd’hui candidat dans Outremont et prévoit l’être dans Roberval en 2014.

Se faire élire député n’est pas un mal nécessaire pour devenir ministre, chef d’opposition ou premier ministre. C’est prendre de haut le fondement démocratique de notre parlement, le rôle du député et l’importante relation entre l’élu et le citoyen que d’agir comme M. Couillard le fait depuis qu’il est en politique.

Sommes-nous étonnés d’un tel comportement venant d’un homme qui, avec ses diplômes de médecine du Québec sous le bras, est allé pratiquer en Arabie saoudite ? Poser la question, c’est y répondre.

jeudi 7 novembre 2013

Merci Louise !

Richard Bergeron et Louise Harel ont fait leurs adieux politiques cette semaine. Triste nouvelle. Nous perdons deux personnes intègres, tournées vers le bien commun et possédant un sens de l’engagement dénudé de tout intérêt personnel. Des idéalistes chacun à leur manière. Même si nous savons qu’une belle relève se pointe à l’horizon, il est important de prendre la mesure de la page qui se tourne cette semaine.

Personnellement, j’ai eu l’occasion de côtoyer Louise Harel quand j’étais député de 2003 à 2007. Alors que je faisais de la politique comme on joue au Hockey, que je donnais mon 110%, que je travaillais fort dans les coins et que je ne disais jamais non à un combat, cette femme fantastique me fit prendre conscience que la politique relevait beaucoup plus du jeu d’échec que du hockey.

C’est avec Louise que j’ai appris comment faire de la politique à l’intérieur de l’Assemblée. Comment utiliser le temps des commissions parlementaires et des débats de toutes sortes pour positionner un message et une idée sans oublier de faire compromettre nos adversaires sur différents sujets. Comment tirer le maximum d’un dossier perdu d’avance pour positionner des messages et des idées qui seront si importants dans le dossier qui se pointera le bout du nez quelques mois plus tard. Comment éviter de sortir du jeu trop rapidement un acteur qui pourrait nous être utile plus tard. Comment éviter de tomber dans le piège d’une attaque facile qui déstabiliserait notre défense. Et tellement d’autres choses…

J’ai ainsi accumulé 20 ans de sagesse en côtoyant Louise Harel pendant quatre petites années. C’est certainement ce qu’elle a apporté à tous ceux et celles qui ont eu la chance d`être à ses côtés à Montréal ces dernières années. Ainsi, si nous avons une belle relève, c’est aussi parce que ceux et celles qui étaient là hier, ont outillé adéquatement ceux et celles qui seront là demain.


Merci Louise !

dimanche 3 novembre 2013

Movember, pas pour moi.

J’ai toujours eu un malaise avec Movember. Vous savez, l’événement annuel du mois de novembre où les hommes se laissent pousser la moustache pour sensibiliser l’opinion publique sur les maladies masculines comme le cancer de la prostate.

Premièrement, j’ai toujours vu ce mouvement comme une réponse jalouse et revancharde au mois d’octobre tout en rose dédié au cancer du sein. C’est comme si les hommes répondaient aux femmes en leur disant, nous aussi, nous avons des maladies spécifiques.

Deuxièmement, je ne crois pas que les hommes aient besoin d’une telle opération pour sensibiliser les grandes compagnies pharmaceutiques sur les maladies masculines. Le pouvoir d’achat et la richesse étant encore entre les mains des hommes, vous pouvez être certains qu’aucune maladie d’homme ne restera sans recherche. On ne peut pas en dire autant pour les maladies qui touchent spécifiquement les femmes.

Troisièmement, et d’un point de vue un peu plus personnel, je préfère garder mon visage imberbe. J’ai toujours ainsi le plaisir de donner des bisous et d’avoir de très bons commentaires des personnes qui les reçoivent.

Ceci dit, je ne juge en aucun temps les gens qui participent au Movember. Je sais que nous devons être solidaires devant toutes les personnes qui sont atteintes de cancer et ce, peu importe le sexe ou le cancer. Tout de même, je me permets de proposer mes services tout le mois de novembre pour aller embrasser vos femmes.