Ironique la vie. Alors que je suis un des rares analystes
politiques à avoir maintenu que nous n’irions pas en élection générale au
Québec avant les fêtes, je me retrouve à devoir aller voter le 9 décembre
prochain dans le cadre d’une élection complémentaire dans ma circonscription,
celle d’Outremont.
Avec Thomas Mulcair comme député fédéral et chef du NPD, nous
nous retrouverons, après l’élection de Philippe Couillard, avec un autre chef
dans la circonscription. Deux anciens collègues du cabinet de Jean Charest
seront donc députés de cette magnifique circonscription. Je ne pavoise pas tant que
ça. Nous aurons deux chefs, mais ce seront des chefs d’opposition.
Je cède la victoire à Philippe Couillard car il n’y aura pas
de candidat du Parti Québécois ni de la Coalition Avenir Québec. Une
courtoisie que je respecte au plus haut
point, mais qui me place dans l’embarra par rapport à mon comportement d’électeur,
moi qui ne veut pas voter pour le chef du Parti Libéral. J’ai comme un petit
problème avec le monsieur.
Voyez-vous, M. Couillard, alors qu’il n’est pas encore élu
dans Outremont, annonce déjà qu’il sera candidat dans Roberval pour la
générale. Ainsi, après Mont-Royal en 2003 et Jean-Talon en 2007 et 2008, ce
dernier est aujourd’hui candidat dans Outremont et prévoit l’être dans Roberval
en 2014.
Se faire élire député n’est pas un mal nécessaire pour
devenir ministre, chef d’opposition ou premier ministre. C’est prendre de haut
le fondement démocratique de notre parlement, le rôle du député et l’importante
relation entre l’élu et le citoyen que d’agir comme M. Couillard le fait depuis
qu’il est en politique.