samedi 18 août 2012

La retraite fermée des chefs


En ce beau samedi, les chefs font relâche et se préparent pour le débat de dimanche. Point central dans la campagne, le débat des chefs constitue pour certains électeurs le seul moment d’intérêt de l'élection. Il ne faut donc pas manquer son passage. C’est dans cet objectif que les leaders se préparent. Oubliez ce que vous avez entendu sur ce sujet, il n’y a pas un débat qui se prépare de la même façon. En d’autres mots, il y a autant de préparatifs que de chefs de parti.

Cependant, certains aspects sont incontournables; l’apparence, la maîtrise des contenus ainsi que les tirades et les répliques. Pour ce qui est de l’image, tout est décidé depuis longtemps. Au niveau des contenus, des petites révisions ici et là, mais il est illusoire de penser qu’un candidat puisse apprendre des tonnes de nouveaux contenus en 48 heures.

Reste donc les tirades et les répliques. Les envolées accusatoires, déclaratives, affirmatives et émotives se préparent. Elles ne sont pourtant pas différentes de celles que vous avez répétées depuis des semaines, mais elles doivent être parfaitement maîtrisées. Pour ce qui est des répliques, que ce soit par le biais d’une simulation ou d’un remue-méninges, vous devez tenter de tout prévoir. Encore ici, vous connaissez vos adversaires et leurs tirades, à moins d’une surprise, vous avez déjà eu à vous défendre.

Alors, pourquoi 48 heures de préparation? Et si c’était deux jours de décrochage et de décompression pour changer de rythme et faire une pause de la foire médiatique. Des journées importantes pour retrouver votre santé et acuité intellectuelle. C’est ce dont vous aurez besoin le plus pendant les longues heures du débat. 


vendredi 17 août 2012

Le comité stratégique


Tous les candidats ont un petit groupe de personnes avec qui ils regardent les grandes orientations de la campagne. Une de ces personnes est votre DOC (directeur de l’organisation de la campagne). Il est le chef d’orchestre. C’est à lui, et à lui seul que vous parlez de ce qui va et ne va pas. Vous avez aussi votre responsable de l’agenda. Ce dernier est le gardien du temps, votre temps. Il maximise toutes vos minutes. Vous avez aussi votre responsable des communications. Celui-ci s’occupe du contenu de vos présences médiatiques, publicitaires et de la conception de vos dépliants promotionnels. Vous avez finalement le grand manitou du pointage et des bénévoles. Un genre de directeur des ressources humaines qui s’assure que tout le travail organisationnel (pointage, affichage, distribution) soit fait au rythme où il doit être fait.

Regardez cette photo du député sortant Nicolas Girard (PQ Gouin) avec son équipe. Une image vaut réellement mille mots.
Comme vous voyez, autour du comité stratégique, il n’y a pas de personnage sombre en habit noir fumant la cigarette dans un coin. La politique se fait encore avec du vrai monde, avec peu de ressources, mais avec beaucoup de conviction et de cœur à l’ouvrage. Pour ma part, j’étais entouré d’une organisatrice communautaire, un retraité du milieu culturel, une ancienne enseignante et un ambulancier. Dans ce comité stratégique, j’étais le seul diplômé de science politique. Je peux admettre aujourd’hui qu’un deuxième aurait été de trop.


jeudi 16 août 2012

Ah la boulette!


Les gaffes sont courantes en politique; des mots mal utilisés, une pensée mal nuancée, une réponse rapide à une question tendancieuse, une réplique forte, des tweets irréfléchis (les réseaux sociaux constituent une vraie pépinière à gaffes), des propos que vous pensiez privés, un humour trop noir, une accusation trop prompte… La liste est interminable, tellement interminable qu’aucune campagne électorale n’est sans erreurs.

Connaissant cela, il est fascinant de voir les équipes électorales travailler à esquiver, récupérer et dégonfler les gaffes de ses candidats. Il est cependant encore plus fascinant de voir les mêmes équipes tenter de provoquer, profiter et amplifier les faux pas des adversaires. La grosseur de la gaffe relève donc de votre capacité à la récupérer et de l’habileté de votre adversaire à s’en indigner. La politique n’est-elle pas l’art de s’indigner?

Encore ici, il y a une autre règle non écrite; ne jamais jeter de l’huile sur le feu d’une gaffe d’un candidat mineur (du genre de celui qui se présente dans un comté perdu d’avance). Vous évitez ainsi que vos adversaires en fassent de même avec les vôtres. Cependant, vous multipliez les possibilités de bourdes en multipliant les candidats en vedette et les comptes Twitter. Dans ce contexte, pas étonnant que les chefs invitent les journalistes à les suivre en autobus.  

Oui, oui, du Madonna... c'est ça fête aujourd'hui ;)


mercredi 15 août 2012

Bonne fête aux Acadiens!


C’est la fête nationale des Acadiens aujourd’hui. Bonne fête à cette nation! Plusieurs Acadiens vivent au Québec. Une des régions où nous retrouvons plusieurs familles de racines acadiennes est certainement Lanaudière. Dans cette région que je connais bien, nous appelons « La petite Acadie » l’agglomération des villages de St-Jacques, St-Liguori, Ste-Marie-Salomé et St-Alexis.

Ainsi, aujourd’hui dans ce coin de pays, si vous voyez déambuler une parade de gens, casserole à la main, ne vous méprenez pas, ce sont des Acadiens qui refont ce beau rituel que nous appelons le Grand Tintamarre.  Vous n’y verrez pas beaucoup de carrés rouges, mais plusieurs étoiles dorées. Des étoiles comme celle qui brille fièrement sur le drapeau de cette nation.

Musicalement, j’avais tellement de choix pour souligner cette journée acadienne. J’ai choisi la relève.


mardi 14 août 2012

Le "humain interest"


Dans chaque campagne, les médias sont intéressés par l’homme ou la femme qui se cache derrière le politicien ou la politicienne.  On appelle ça du « humain interest ». Au-delà des idées, des programmes électoraux et des enjeux qui touchent la campagne, il arrive toujours le moment où on vous demande de parler de vous. Faites bien attention à ce que vous dévoilez.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a une règle non écrite qui fait en sorte que la vie privée des politiciens est respectée par les journalistes et ce, même si ces derniers savent tout sur nous. Cependant, si vous faites le choix de mettre certains éléments de votre vie privée à l’avant-scène pour aller chercher une certaine forme de sympathie, vous permettez aux journalistes de référer à ces éléments de votre vie. Ainsi, parler de votre femme, vos enfants ou même de vos petites habitudes ouvrent la porte aux observateurs politiques de parler de tout ceci.

N’oubliez jamais; une fois que vous invitez Dracula dans votre maison, il peut y entrer comme bon lui semble.


lundi 13 août 2012

La publicité électorale


Malgré la montée des médias sociaux, la publicité télé demeure la principale façon de passer son message. Loin devant les publicités dans les journaux et celle à la radio, la présence dans la boîte à images demeure fondamentale. D’ailleurs, c’est un peu par folklore et beaucoup par respect à l’égard des journalistes écrits que les partis politiques vont brûler de l’argent dans les pages des différents médias imprimés.

Revenons donc à nos publicités télévisuelles. L’idée est de se servir des images pour compléter le slogan et les engagements de notre formation politique. La CAQ poursuit dans sa ligne de nettoyage. Une brochette de candidats (où est François Rebello?) nous dit pourquoi « C’est assez, faut que ça change ». Pour ce qui est du PLQ, usé par neuf années de gouvernance,  on y fait le choix de la philosophie politique. Le premier ministre Charest s’élève donc au-dessus du quotidien pour parler d’économie et proposer une certaine vision du Québec. Le PQ fait le pari des images fortes qui frappe l’imaginaire. (pas de Pauline, ni aucun candidat pour le moment) Un peu faible au niveau du contenu (on ne nous dit pas clairement ce que l’on fera) mais très fort au niveau visuel.

À la télé, l’idée n’est pas de savoir si les idées sont bien articulées, mais bien de s’assurer que l’image marquera et que les gens en parleront. Le PQ se positionne donc assez bien à ce moment-ci. Habituellement, nous voyons apparaître des pubs post-débat. C’est donc un dossier à suivre.


dimanche 12 août 2012

Le porte-à-porte


Se promener de maison en maison n’est pas une balade aléatoire au gré des quartiers que nous aimons visiter. Pour être efficace, le porte-à-porte doit se placer dans une stratégie de pointage global. Ainsi, une équipe de téléphonistes bénévoles fait des centaines d’appels par jour pour sonder les intentions de vote des électeurs. Il s’agit du premier pointage. Certaines personnes sont assez affirmatives alors que d’autres assez discrètes. Pour ce qui est du porte-à-porte par une équipe de marcheurs, il vise d’abord et avant tout à compléter le portrait des intentions de vote. Idéalement, les téléphonistes et marcheurs n’interviennent pas dans les mêmes ménages.

Une fois que nous commençons à avoir ce premier portrait, nous envoyons notre candidat aux adresses des ménages qui sont hésitants. On espère ainsi faire pencher la balance de notre côté. Dans le contexte actuel d’une lutte à trois, je dirais à mon équipe de pointeurs de marquer spécialement toutes les maisons où l'on me parle de la CAQ. Une simple allusion à ce parti devrait être considérée comme une hésitation potentielle. Il sera donc important de faire tourner notre candidat dans ces endroits stratégiques.

Si vous pensez que tout ceci est une dure corvée, détrompez-vous, les Québécois sont accueillants et sympathiques. Il est même difficile de multiplier les portes tellement certains ont de la jasette.