samedi 14 septembre 2013

Pizza, musique et charte.

Un vendredi sur deux, je passe une soirée magnifique avec mes deux adolescentes. Quelques fois les copains et copines sont aussi à la maison. La recette est toujours la même; musique et pizza. On se fait écouter à tour de rôle nos découvertes musicales sans oublier ce que le web a de plus absurde à offrir. Tout ça autour d'une bonne pizza.

Une semaine passée sous le thème de la charte apporte aussi des bijoux coté humour. Puisqu’il faut bien en rire. (C’est pas une « valeur québécoise » de rire de tout ?) D’ailleurs, aussi tôt que j’ai vu les pictogrammes du ministre en début de semaine, je me suis dit « Outch! Ça va faire mal sur le web ces dessins-là ! »

Ainsi, avec ma petite gang de jeunes, on se montre les bouffonneries faites sur le dos la charte. Ma meilleure demeure le « Cygne ostentatoire » séparé à la naissance avec « l’oie spéciale ». Sa-vou-reux !

Après avoir bien ris, je décide de poser quelques questions à ma bande pour connaître leur opinion sur le sujet de la charte.  Trop complexe, le sujet glisse rapidement sur la cohabitation entre les cultures à l’école secondaire. Ma fille - MA FILLE!!! – me dit qu’ils ne sont que 5 Québécois dans sa classe de 28. Je lui dis que tout le monde de sa classe est Québécois. Ce à quoi ma fille me répond, « Papa, tu sais ce que je veux dire… » Le pire c’est qu’elle a bien raison, je sais ce qu’elle veut dire. Passons…

Le copain de ma fille (oui, oui, elle a un copain… je digère encore cette réalité) me dit que les liens sont difficiles à avoir avec certains qui « se la jouent ghetto ». C’est quoi ça, se la jouer ghetto? Bien, certains mettent tellement d’emphase sur leurs différences et appartenances culturelles spécifiques qu’ils repoussent tous contacts avec les autres.

Il est difficile d’expliquer à de jeunes adolescents que ce réflexe est normal. Que les Québécois en Floride ont la même attitude. Je sais aussi qu’il serait tout aussi difficile de faire réaliser aux jeunes issus de l’immigration que l’isolement et la ghettoïsation n’est pas seulement le résultat d’un rejet par l’autre mais aussi un repli sur soi. Ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il ne faut pas s’y mettre.

Je réalise donc qu’une charte, même si elle clarifie plein de choses et rassure plein de gens, ne pourra jamais réguler nos relations et notre vivre ensemble. Il faudra, en plus d’une charte, une réelle volonté de lutter contre la discrimination et le racisme. 

Et si, en plus des pubs sur la charte, on faisait rejouer les vielles pubs du ministère des Relation avec les citoyens et de l’Immigration de 1996-97 (impossibles à trouver sur le web). On pouvait y voir des enfants jouer ensemble et y lire : « Les cheveux bouclés - les yeux bridés - le teint basané… Le cœur québécois ». Quand la pub se terminait, j’étais fier d’être Québécois. J’étais fier de nous, de nous tous.

mardi 10 septembre 2013

Alors cela commence…

En ce 10 septembre, est-ce la 11e Journée mondiale de la prévention du suicide? La fête de mon frère ? (Bonne fête quand même…)
Oh que non!
Aujourd’hui c’est la journée où le ministre Drainville dévoile (devrais-je dire dépose ?) son document de travail sur les valeurs québécoises. L’encre n’est pas encore sèche sur ledit document, que déjà mon Facebook et mon Twitter (pas mon LinkedIn par contre…) sont remplis de commentaires de toutes sortes. Bonne chance mon Bernard ! So it begins…
Pour ma part, ayant toujours adopté une vision républicaine du vivre ensemble québécois, je dois tout de même me dire agréablement surpris de constater à quel point c’est le cadre légal et civique qui semble être au cœur de la démarche du ministre. J’étais sous l’impression, avec les débats des derniers jours sur le crucifix et le nom de la future charte « des valeurs », que nous étions pour nous retrouver avec une loi qui établissait une identité québécoise historico-patrimoniale. Une telle approche aurait été regrettable pour le débat lui-même, mais aussi pour les futures générations de Québécois - qu’elles arrivent par bateau ou par le biais des naissances - car le Québec est sans cesse à construire.
Au regard même de ce qui nous est présenté, nous sommes tellement loin de cette approche. Ainsi, même si un des objectifs de la démarche est d’arriver à une reconnaissance d’un patrimoine historique commun, les cinq propositions avancées dans le document sont plutôt d’ordre légal et réglementaire. C’est donc au long du débat que nous verrons comment il sera possible d’additionner en toute cohérence les aspects patrimoniaux et historiques aux règles de droit qui encadre notre vivre ensemble. De tout ce que nous entendrons, c’est ce débat de fond que je suivrai le plus.
Je veux comprendre encore et toujours mieux. Je veux lire encore et toujours plus. Mon esprit est ouvert. J’étais un démocrate hier, j’en suis encore un aujourd’hui.