Un vendredi sur deux, je passe une soirée magnifique avec
mes deux adolescentes. Quelques fois les copains et copines sont aussi à la
maison. La recette est toujours la même; musique et pizza. On se fait écouter à tour de rôle nos découvertes musicales sans oublier ce que
le web a de plus absurde à offrir. Tout ça autour d'une bonne pizza.
Une semaine passée sous le thème de la charte apporte aussi
des bijoux coté humour. Puisqu’il faut bien en rire. (C’est pas une « valeur
québécoise » de rire de tout ?) D’ailleurs, aussi tôt que j’ai vu les
pictogrammes du ministre en début de semaine, je me suis dit « Outch! Ça va
faire mal sur le web ces dessins-là ! »
Ainsi, avec ma petite gang de jeunes, on se montre les bouffonneries faites sur le dos la charte. Ma meilleure demeure
le « Cygne ostentatoire » séparé à la naissance avec « l’oie
spéciale ». Sa-vou-reux !
Après avoir bien ris, je décide de poser quelques questions
à ma bande pour connaître leur opinion sur le sujet de la charte. Trop complexe, le sujet glisse rapidement sur
la cohabitation entre les cultures à l’école secondaire. Ma fille - MA FILLE!!!
– me dit qu’ils ne sont que 5 Québécois dans sa classe de 28. Je lui dis que
tout le monde de sa classe est Québécois. Ce à quoi ma fille me répond, « Papa,
tu sais ce que je veux dire… » Le pire c’est qu’elle a bien raison, je
sais ce qu’elle veut dire. Passons…
Le copain de ma fille (oui, oui, elle a un copain… je digère
encore cette réalité) me dit que les liens sont difficiles à avoir avec certains
qui « se la jouent ghetto ». C’est quoi ça, se la jouer ghetto? Bien,
certains mettent tellement d’emphase sur leurs différences et appartenances culturelles
spécifiques qu’ils repoussent tous contacts avec les autres.
Il est difficile d’expliquer à de jeunes adolescents que ce
réflexe est normal. Que les Québécois en Floride ont la même attitude. Je sais
aussi qu’il serait tout aussi difficile de faire réaliser aux jeunes issus de l’immigration
que l’isolement et la ghettoïsation n’est pas seulement le résultat d’un rejet
par l’autre mais aussi un repli sur soi. Ce n’est pas parce que c’est difficile
qu’il ne faut pas s’y mettre.
Et si, en plus des pubs sur la charte, on faisait rejouer les vielles pubs du ministère des Relation avec les citoyens et de l’Immigration de 1996-97 (impossibles à trouver sur le web). On pouvait y voir des enfants jouer ensemble et y lire : « Les cheveux bouclés - les yeux bridés - le teint basané… Le cœur québécois ». Quand la pub se terminait, j’étais fier d’être Québécois. J’étais fier de nous, de nous tous.