Il y a 9 ans, le
14 avril 2003, malgré la défaite électorale du Parti Québécois, j’étais élu
député de la circonscription
de Joliette à l’Assemblée
nationale du Québec. Âgé que de 32 ans, marié et père de deux jeunes
filles, je me lançais tête baissée dans une aventure qui allait tout
bouleverser.
Quand tu es né dans une famille qui te raconte autant
d’histoires à propos de René Lévesque
que de Maurice Richard;
que tu as grandi avec des gens qui considèrent que le Parti Québécois
est le meilleur outil que le peuple québécois s’est donné pour s’affirmer et se
réaliser; que ça fait plus de 15 ans que tu milites bénévolement pour une cause
qui t’est chère; une soirée comme celle du 14 avril 2003 te marque à jamais.
Le soir même, quand j’ai entendu Bernard Derome dire
« Le Parti Québécois fait un gain dans Joliette, le fief de Guy Chevrette, avec la
jeune étoile montante, Jonathan Valois » j’ai réalisé que je venais
d’accomplir quelque chose qui dépassait ma simple victoire personnelle.
Je me rappelle de regarder les yeux de mon père. Il me regardait comme s’il venait d’entendre
« Les Canadiens
de Montréal repêchent au premier tour le jeune attaquant Jonathan
Valois ». Je venais de monter dans le grand club. Ce jour-là, un Valois porterait les couleurs
de son club préféré. Il s’est avancé vers moi et il m’a dit « Comment te
sens-tu ? » J’ai répondu « Papa, on a perdu » Il s’est reculé et
m’a dit « Crisse que t’es faite pour cette job-là mon garçon ». Ça n’aura
duré que 4 ans…