Le 4 juin 2003 je fais mon entrée à l’Assemblée nationale à
titre de député de Joliette. Je me
rappelle de marcher dans ce magnifique édifice et de me dire que d’autres,
beaucoup d’autres, y avaient marché avant moi. Arrivé dans le salon bleu, je me souviens
très bien de regarder les immenses lustres, la
majestueuse fresque et les 125 pupitres. L’un d’eux était le mien.
André Boisclair me regarde et me dit « Calme toi
Jonathan, y’a pas de période de questions aujourd’hui. Mais demain, tu devras
être prêt, car faudra questionner le gouvernement sur ce qu’il entend faire
avec les CPE ». Et il ajoute, « J’ai dit à monsieur Landry que tu
allais nous faire ça comme un pro. »
À ce moment précis, je me suis dit « Qu’est-ce que tu
fais ici Jonathan? Penses-tu vraiment que tu es à ta place ?» J’ai eu une
pensée pour ma famille, mais aussi pour mes amis d’enfance. Ce pouvait-il qu’un
ti-cul d’une polyvalente de Sorel-Tracy se retrouve ici ? Est-ce que demain je
rendrai fiers ceux et celles qui m’ont toujours dit que ma place était avec ce
groupe sélect? En plus d’être hanté par la crainte de ne pas être à la
hauteur de l’histoire portée par les murs de l’Assemblée, je tremblais à l’idée
décevoir ceux et celles que j’aime.
Dans le salon bleu le lendemain, je me suis levé et j’ai posé
ma question. Tout a bien été. Très bien été même. Vous voulez comprendre comment je me sentais, visionnez la
scène de Rocky (à 4 :00).
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