Les étudiants manifestent contre la hausse des droits de
scolarité. La chanson des Cowboy fringants "La Manifestation" peut
revenir en tête pour certains. Je dois
dire que cette dernière reprend assez bien le folklore que nous retrouvons dans
ce type de rassemblement. Je la trouve cependant trop méprisante envers ce
geste hautement démocratique. On n’y trouve même pas un couplet pour nous dire
qu’au-delà des travers, le geste demeure important. C’est peut-être trop en
demander à ce groupe qui fait essentiellement de la sociologie de
bistro-terrasse. (Je ne suis pas un fan comme vous pouvez voir)
Cela étant, il est dommage de voir les étudiants se
mobiliser seulement quand leur portefeuille est attaqué. La lutte pour
l’accessibilité à l’éducation, la liberté intellectuelle et le droit au savoir
ne devrait pas seulement s’associer aux simples paiements de factures
scolaires. L’enjeu est tellement plus large et les attaques tellement plus
pernicieuses. Il est cependant difficile de mettre des jeunes dans la rue contre
l’arrivée d’une autre chaire
privée ou pour réagir à des coupures dans les choix de cours ou les
programmes d’études. Pourtant, à chaque fois qu’on privatise la recherche et qu’on
limite l’offre de service au savoir, on oriente les études de milliers de
penseurs d’aujourd’hui et de demain. On fait silencieusement des choix sur ce
qui sera retenu par les générations futures et ce qui sera oublié, ce qui est
important à savoir et ce qui est de l’ordre de la futilité.
La lutte étudiante est donc fondamentale et il n’en tient
qu’aux leaders étudiants de nous dire qu’elle n’est pas uniquement pour se
sauver d’une facture, pas simplement pour l’accessibilité aux institutions
universitaire, mais qu’elle est fondamentalement une lutte pour un choix de
société. Rappeler à l’ensemble des
Québécois que c’est un enjeu qui nous concerne tous. Nous avons donc tous le
devoir de nous informer, peut-être même de nous mobiliser.
En ce sens, je pense que "Libérez-nous des libéraux" de Loco Locass est plus
à-propos. Non pas parce que le simple
fait de se débarrasser du gouvernement actuel constitue une solution (quoi que…),
mais bien pour certains passages de cette chanson qui font appel à la
mobilisation. « Les cols bleus, les cols blancs, toutes les écoles confondues.
Faut se ruer dans la rue, au printemps comme une crue. Faire éclater notre
ras-le-bol, une débâcle de casseroles Trêve de paroles, faites du bruit! »
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