samedi 5 octobre 2013

La sagesse

« Quand M. Parizeau parle, on écoute. » Cette phrase est certainement une de celles que j’ai entendues le plus souvent quand je militais au Parti Québécois. Personnellement, je n’ai jamais fait grand cas des propos de Monsieur. J’ai toujours eu plus d’accointances avec Lucien Bouchard. Cependant, quand M. Bouchard ajoute sa voix à celle de M. Parizeau, il me semble que nous devrions tous écouter.

Ce qui me fait le plus réfléchir dans les sorties de nos deux anciens premiers ministres souverainistes, c’est leur inquiétude à propos d’une distance qui semblerait s’élargir entre le Parti Québécois et les communautés culturelles. (même M. Landry a ajouté son inquiétude à ce sujet) Cette situation profiterait au gouvernement fédéral et aux fédéralistes qui se placent dans ce débat comme ceux qui offrent une certaine ouverture d’esprit et une réelle main tendue aux nouveaux arrivants.

Nous savons pourtant qu’il en est rien. Les Canadiens et les fédéralistes ne sont pas plus ouverts d’esprit que les souverainistes québécois. Les fédéralistes n’ont pas plus à cœur l’intégration des immigrants que les souverainistes. Au contraire, les fédéralistes ont d’abord et avant tout à cœur l’unité canadienne. C’est cette volonté qui est la base de leurs relations avec les immigrants. Tous savent que ces derniers constituent un élément clé dans la victoire ou la défaite lors d’un référendum sur la souveraineté. L’immigrant n’est donc pour les fédéralistes qu’une marchandise électorale et référendaire.

Ne bousillons donc pas la réelle ouverture de la société d’accueil québécoise et ses immigrants en allant trop rapidement dans nos changements sociaux (aussi justifiés puissent-ils être). Ainsi, quand certaines personnes pensent que MM Parizeau et Bouchard nous disent que la charte va trop loin, ce que je comprends, c’est que le gouvernement semble aller trop vite. Avancer lentement dans ce dossier avec de large consensus serait plus profitable pour tous que d’aller rapidement sur la base d’une profonde division.

Il fallait du courage pour lancer un débat aussi émotif. Il faudra autant de sagesse pour le conclure. 

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