mercredi 16 octobre 2013

Les habits neufs de l'empereur

Vous connaissez l’histoire des habits neufs de l’empereur? Vous savez cette histoire d’un empereur qui avait engagé deux tailleurs pour lui confectionner le plus bel habit que personne n’avait porté avant lui. À fort prix, les tailleurs avaient accepté le contrat et, plutôt que de livrer la commande, ceux-ci avaient fait croire à l’empereur, qui ne voyait jamais aucun habit, qu’il était le seul à ne pas voir le précieux tissu.

Le grand jour arriva et l’empereur se promena nu, pensant qu’il portait l’habit en question. La foule estomaquée de le voir nu, se taisait, laissant ainsi l’empereur croire qu’il portait les plus beaux habits. Tout se déroula correctement jusqu’au  moment où un enfant cria que l’empereur était nu. À ce moment, tous éclatèrent de rire. L’empereur était humilié et les tailleurs déjà loin avec l’or.

Je vous raconte cette histoire parce que j’ai l’impression que c’est ce que nous vivons avec nos politiciens depuis quelques années. Ils ont tous tellement confiance en leurs responsables des communications, qu’ils se présentent devant le peuple en disant des énormités. L’ensemble de la population écoutent d’une oreille suspecte en se demandant bien pourquoi le politicien nous sert un tel discours cousu de fil blanc.

Même l’opposition politique, supportée par le même genre de bonzes des communications, préparent une réplique toute aussi énorme. Pire encore, la plupart des journalistes rapportent l’échange entre politiciens comme si la joute communicationnelle était plus importante que le fond de la question. Rarement on s’attarde aux fondements du discours du politicien. On appelle ça la bulle.

Quand la bulle (le pouvoir, l’opposition et les médias) est sous l’emprise des spécialistes des communications (les tailleurs), nous pouvons jouer le rôle de l’enfant qui crie, et avec les médias sociaux, nous avons maintenant les moyens. Pas tous les cris des enfants du Net que nous sommes deviendront viraux et feront le tour du web, mais quand certains de ces cris se tisseront un chemin jusqu’à des milliers d’oreilles, certaines personnes n’auront d’autre choix que d’aller se rhabiller.

En pleine campagne municipale et à l’aube d’une élection québécoise, nous réalisons souvent que tout ce qui nous est dit n’a aucun sens, que les décisions se prennent ailleurs et qu’il faut bien plus qu’un slogan pour régler la plupart des problèmes. Nous ne sommes pas stupides. Nous voyons bien le vide derrière les lignes de communication. Pourquoi alors faisons-nous comme si les empereurs étaient habillés alors que nous savons qu’ils sont nus?  Peut-être préférons-nous des empereurs nus en les imaginant porter les plus beaux habits aux autres candidats portant de vrais vêtements, mais ô combien plus humbles !

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