Vous connaissez l’histoire des habits neufs
de l’empereur? Vous savez cette histoire d’un empereur qui avait engagé
deux tailleurs pour lui confectionner le plus bel habit que personne n’avait
porté avant lui. À fort prix, les tailleurs avaient accepté le contrat et,
plutôt que de livrer la commande, ceux-ci avaient fait croire à l’empereur, qui
ne voyait jamais aucun habit, qu’il était le seul à ne pas voir le précieux
tissu.
Le grand jour arriva et l’empereur se promena nu, pensant
qu’il portait l’habit en question. La foule estomaquée de le voir nu, se
taisait, laissant ainsi l’empereur croire qu’il portait les plus beaux habits.
Tout se déroula correctement jusqu’au
moment où un enfant cria que l’empereur était nu. À ce moment, tous
éclatèrent de rire. L’empereur était humilié et les tailleurs déjà loin avec l’or.
Je vous raconte cette histoire parce que j’ai l’impression
que c’est ce que nous vivons avec nos politiciens depuis quelques années. Ils
ont tous tellement confiance en leurs responsables des communications, qu’ils
se présentent devant le peuple en disant des énormités. L’ensemble de la
population écoutent d’une oreille suspecte en se demandant bien pourquoi le
politicien nous sert un tel discours cousu de fil blanc.
Même l’opposition politique, supportée par le même genre de bonzes
des communications, préparent une réplique toute aussi énorme. Pire encore, la
plupart des journalistes rapportent l’échange entre politiciens comme si la
joute communicationnelle était plus importante que le fond de la question.
Rarement on s’attarde aux fondements du discours du politicien. On appelle ça
la bulle.
Quand la bulle (le pouvoir, l’opposition et les médias) est
sous l’emprise des spécialistes des communications (les tailleurs), nous pouvons
jouer le rôle de l’enfant qui crie, et avec les médias sociaux, nous avons
maintenant les moyens. Pas tous les cris des enfants du Net que nous sommes
deviendront viraux et feront le tour du web, mais quand certains de ces cris se
tisseront un chemin jusqu’à des milliers d’oreilles, certaines personnes
n’auront d’autre choix que d’aller se rhabiller.
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